Mes caractéristiquesFORCE | 4 | RESISTANCE | 5 | PHYSIQUE | 9 | COORDINATION | 6 | PERCEPTION | 5 | MANUEL | 11 | INTELLIGENCE | 5 | VOLONTE | 7 | MENTAL | 12 | PRESENCE | 5 | EMPATHIE | 5 | SOCIAL | 10 | POTENTIEL | 7 | POUVOIR | 6 | FORCE MENTALE | 13 |
| Il était une fois... Jusqu'à mes douze ans ma vie était si douce... Bien que née du mauvais côté du lit, j'ai toujours été aimé et choyée aussi bien par mon père que par son épouse. Je suis née d'un solstice, d'une union temporaire et joyeuse entre Estevan Serrais, héritier de la famille et d'une léroni de passage : Allira Carcosa. Mon père se maria peu de temps après avec une femme choisie par sa famille : Herminie Di Asturien... Au fil des ans, ils eurent des enfants, tous des garçons. J'étais la seule fille, possédant de plus, une chevelure de flamme reconnaissable entre mille, venue de ma chère mère. J'ai aimé mes frères, sincèrement. Ils étaient mes bébés, nous étions très proches et la vie s'écoulait douce et tranquille à Serrais, ma patrie.
Jusqu'à ce que... Oh bien sûr, au fil des ans, il y eut toujours des escarmouches avec les Séchéens, ces voisins bizarres et querelleurs. Ne nous en inquiétons plus vraiment. Le laran grandissait en moi, j'avais survécu à une crise du seuil violente, qui m'avait laissé sans force, et on me veillait dans ma chambre quand les barbares ont envahi Serrais, le Château, massacré mon père et tous mes frères jusqu'au plus petit (Kieran...Kieran, le tout petit qui avait cinq ans à peine. Non, je ne dois pas penser à cela...). C'est ce qui m'a sauvé en un sens, ma maladie bizarre, ça, et mes cheveux de sorcière. Car celui qui avait conquis Serrais, un obscur chef de clan du côté d'Ardcarran, Aylan Ridenow, ne voulait pas juste piller et partir : il voulait s'établir sur ces terres bien plus hospitalières que le désert qui poussait chez lui. Il prit ma belle mère comme épouse, afin d'asseoir son autorité. Mais elle n'avait pas une goutte de sang de Serrais. Moi seule... moi seule, la plus légitime, la seule fille en droite lignée, possédant tous les donas de cette famille. Mes cousines furent données en pâture aux lieutenants les plus méritants d'Aylan. Quant à moi, étant bien trop jeune, pour porter la vie, et ayant peur qu'une grossesse précoce ne me tue, Aylan attendit. Alors, on me mit dans les chaînes, espérant me dompter et on attendit que mon corps devienne pleinement celui d'une jeune femme prête à enfanter. Un ventre oui, c'est bien ainsi qu'ils nous considérent tous. Des ventres rien de plus? Erreur fatale ! Ou du moins qui leur sera fatale un jour. Car nous, comyns avons reçu des Dieux eux-mêmes les pouvoirs dont ces fous de Séchéens ne comprennent pas encore la portée. Ma belle mère m'a instruite, ça oui. Très bien instruite : elle avait fait son temps à Neskaya dans sa jeunesse. Je sus comment tuer un enfant en mon sein ainsi qu'elle le faisait régulièrement pour ne pas donner un fils à ce monstre. Elle m'appris à attendre, à feindre, à survivre. Car j'étais le dernier espoir de ma lignée. Personne ne le sut, mais c'est moi qui tua Aylan dans son sommeil en arrêtant son cœur, une lunaison après notre nuit de noce. J'avais seize ans à peine. Ma famille était vengée. J'étais enceinte, et je savais que c'était un fils. Un Serrais. Stefan-Aylan Ridenow, certes, mais un Serrais. Car tel je m'étais promise de l'élever. Oh je ne suis pas restée seule, ça non. Les Séchéens pas plus que les comyns ne peuvent laisser une femme gouverner. Mais j'étais la mère de l'héritier, celle grâce à qui les Ridenow devenaient légitimes. Et puis Ihsan Ridenow n'est pas son frère. Il est bien plus intelligent. Et c'est presque un plaisir de lui tenir tête. Presque. J'ai 24 ans maintenant, mon fils Stefan en a 7, il grandit en force et en sagesse, et pour la première fois je porte un enfant d'Ihsan. Pas pour lui faire plaisir, ça, jamais ! Mais parce que j'en ai eu subitement envie. Un fils, j'en suis certaine ! |