[TOURS] Lendemain de Mabon, nouveau départ.

Mabon s'était achevée et avec ses festivités il était temps de débuter une nouvelle vie pour une grande partie des choisis par les tours. J'avais dormi à l'auberge avec Bruna et Rouky, un sommeil apaisant et reposant. Mon laran éveillé, j'avais maintenant de nouvelles perceptions du monde qui m'entourait. Néanmoins avant mon lever j'avais passé du temps avec Rouky,

Une fois prête, petit déjeuner avalé comme une ogresse ce qui n'était pas mon habitude, j'avais regardé ma pierre étoile n'y croyant pas encore totalement. Puis accompagné de ma servante, de rouky, des deux gardes familiaux et de ma malle d'affaires nous avions rejoint la cour de la Tour.

C'était un ballet de serviteurs, chariots, carrosses, malles et travailleurs. Dans cette foule je ne savais pas encore comment allait se passer le grand départ aussi j'attendais de voir quelqu'un partant à Arilinn. Verrai-je le jeune homme charmant @Ystvan de Scathfell , la belle Mabon @Rosalys Hastur ou peut-être le gardien d'Arilinn en personne? D'autres travailleurs étaient forcément présents, j'attendais...

J'étais dans la crainte d'un changement de programme, comme si la nuit aurait pu changer le cours de mon destin et faire réaliser au gardien d'Arilinn que finalement il ne me voulait plus dans sa tour. Je serrai de manière quasi compulsive mon ami si réconfortant dans l'attente...

Par chance elle fut finalement brisée par Rosalys, la technicienne d'Arilinn, celle de "ma" tour. Elle vint me saluer et mes appréhensions s'envolèrent dès qu'elle se mit à parler, la chappe de plomb sur mes épaules soulagée.

- S'dia shaya vai leroni.

J'avais répondu sans même réfléchir, réflexe et respect mêlés avant de sourire et secouer la tête.

- S'dia shaya Rosalys?

Avais-je vraiment le droit de l'appeler ainsi? En théorie oui mais en pratique c'était parfois différent néanmoins je poursuivis ma réponse.

- Je vous remercie pour le remède, il m'a soulagé rapidement hier et m'a permis même de pouvoir profiter des festivités hier soir sans que je n'ai à me plaindre d'une quelconque douleur par contre...

Je grimaçais malgré moi, me doutant que c'était normal mais je n'avais pas encore la moindre compétence donc...

- Depuis mon réveil ce matin j'ai l'impression d'être comment dire... comme dans une sorte de bulle. On dirait qu'on a mis des tissus dans mes oreilles et que tout assourdi et en même temps que j'entends plein de choses diffuses et incompréhensibles. J'ai un peu de mal à me concentrer depuis mon réveil, mais j'imagine que c'est normal?

Je l'espérais sincèrement du moins et elle était la personne la plus à même de me rassurer ou d'agir si quelque chose clochait.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
As-tu aperçu Ystvan ? Lui demandai-je en le cherchant du regard parmi l’agitation. 

Ystvan avait passé une nuit agité, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Trop de monde autour de lui, trop de cidre la veille, ou tout simplement les changements qui l'attendaient le lendemain. Il avait fini par s'endormir tard dans la nuit et se réveillait en sachant déjà qu'il était en retard.

Il n'avait pas grand chose à remballer non plus et il fallait avouer qu'il était bien plus simple de s'habiller comme un homme que de devoir empiler des jupons. Par contre, il avait encore du mal avec cette épée qui lui tapait le haut de la cuisse. Débarbouillé le mieux possible avec le peu de temps imparti, il descendit les marches trois par trois pour ensuite passer au trot en direction de là où on l'attendait.

Personne ne serait dupe de la raison de son retard, il espérait juste ne pas causer un retard trop important pour les leroni d'Arilinn. Il n'eut aucun mal à reconnaître la jeune fille au renard ni celle qui l'accompagnait. Si le gardien n'était pas encore là, peut-être qu'il n'avais pas commis l'impair de faire attendre un de ces puissants personnages.

S'dia shaya damisela. Je suis vraiment désolé d'être si en retard.

Ystvan poussa un soupir de soulagement et laissa tomber son sac à ses pieds

Finalement je trouvais cela très surprenant, de voir le changement de ton et d’attitude de cette grande et belle femme importante maintenant que j’allais rejoindre sa tour. Allais-je moi aussi me drapper de ce voile de distance envers le reste du monde? Je le découvrirai plus tard assurément.

- Merci Rosalys, je vous… te promets d’essayer mais je doute d’y parvenir de suite. Cela me semble encore assez irréel pour tout avouer. Hier je venais var j’avais un problème laranique que Corandolis n’avait pas su régler… J’avais les gènes, des canaux actifs mais rien d’autre et aujourd’hui, je suis télépathe, je peux … téléporter des choses ou des gens et une tour prestigieuse a accepté de me recevoir, me former et faire de moi un travailleuse des tours. C’est…

Mes yeux brillaient littéralement, je peinais à le réaliser même si cela était la réalité. J’avais écouté la suite et hoché la tête pour montrer que j’avais bien compris.

- J’espère que v… tu as raison et que je parviendrai rapidement à me couper de ce bruit de fond, c’est dérangeant.
La suite me semblait plus complexe, comment ne pas diffuser mes pensées, mystère non? Avais-je renvoyé toutes mes pensées à Kelyan la veille? Cela m'effrayait un peu d’y songer maintenant à froid.

Je grimaçais pour le pauvre apprenti maladroit, cela aurait pu être moi dans le fond, mais je ne bougeais pas donc… je ne risquais pas de créer une catastrophe en principe du moins. J’osai demander confirmation cependant.

- Es-tu certaine que je ne ressentirai pas les mêmes choses qu’hier si mes canaux sont encore fermés? J’avoue avoir cru… mourir sur le coup tellement c’était… violent.

Je répondis par la négative à sa question suivante, non je n’avais pas vu le gentil apprenti d’hier depuis la soirée de festivités. A peine eus-je prononcé ces paroles qu’il fit son apparition. Je l'accueillis d’un franc sourire, il avait un quelque chose de sympathique et attachant, que voulez vous.

- S’dia shaya Ystvan. Je suis contente de v… te revoir en ce jour. Et contente de savoir que nous allons à Arilinn ensemble.

Après tout nous avions passé les mêmes tests la veille et nous allions débuter ensemble nos apprentissages, même si son âge m’intriguait forcément, il était plus vieux que les apprentis reçus pour cette moisson, il avait donc un quelque chose qui sortait de l’ordinaire, mais qu’était-ce?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le sourire de Cleindori lui rendit le sien, alors qu'il se souvenait de ce qu'il avait appris la veille sur l'empathie. Il avait une vague notion de ce que cela impliquait mais à quel point était-ce lui qui avait envie de sourire ? Question qui n'avait pour l'heure peu d'importance.

Encantada Rosalys d'Arilinn.

Pas la peine de s'aplatir en excuses, Ystvan avait l'impression que cela ne ferait que donner l'impression à la fière Rosalys qu'il avait encore plus à se reprocher.

Je suis seul, je peux aider à préparer le départ pour la peine.

Il fallait vraiment faire parvenir un message à sa famille mais ils savaient ce qu'il était parti faire, sans doute qu'ils se réjouiraient en ne le voyant pas revenir. Surtout Donal d'ailleurs.

Je sentais que Rosalys n’aimait pas les excuses, elle voulait des résultats, ce qui pour moi relevait de l’exploit mais soit j’avais accepté de rejoindre la tour alors j’y parviendrai. J’espère juste qu’on ne m’en voudra pas trop des éventuelles casses à venir.

- Merci Rosalys pour ces conseils.

Je n’ajoutais rien concernant ce que le gardien de Neskaya avait fait, il m’avait libéré après tout et puis je voyais qu’elle s’agaçait, elle avait même inspiré profondément avant de me répondre, comme le faisait maman quand je parlais trop. Mais était-ce ma faute si le stress me rendait atteinte de logorrhée? D’un autre côté parler ne causait pas trop de catastrophe, dur de choisir du coup.

- Vous ne regretterez pas votre choix!

J’avais parlé d’une voix ferme et décidée, on aurait presque pu y croire. Mais dans le fond je voulais me convaincre aussi de leur bon choix.

Je déglutis en entendant la remontrance atténuée sur le retard, bon c’était clair, fini les matinées à dormir, adieu la farniente matinale et le lever quand on ne savait plus dans quelle position dormir en un sens, une toute nouvelle vie. Par crainte de je ne sais quoi je portais la main à mon cou, le sachet de soie pendant toujours, je pouvais sentir le poids de la matrice dedans. Ma matrice! Ca c’était concret.

- J’imagine bien que le gardien est très occupé en effet. J’ai néanmoins hâte de faire sa connaissance ainsi que de tous les membres d’Arilinn.Il y a beaucoup d’apprentis là-bas? Vous avez plusieurs cerc…

Je m'arrêtais et grimaçais, j’avais recommencé. Je souris malgré moi et murmurais un “je reviens”.

J’allais voir ma vieille Bruna, c’était cela le plus grand changement pour moi, ma nourrice me quittait, elle resterait au castel familial bien sûr mais sans moi. Je m’approchais d’elle en silence et me glissais dans ses bras. Rouky avait sauté au sol et attendait assis à côté. J’inspirais pour mémoriser son parfum, elle sentait bon un extrait de chèvrefeuille, elle avait toujours aimé cette plante que je trouvais trop odorante pour ma part.
Je restais ainsi de longues secondes mais je pressentais qu’il ne fallait pas faire attendre Rosalys. Alors je reculais, les yeux emplis de larmes que je me refusais à verser, j’étais grande non? Je lui murmurais un “je t’aime” et l’assurais que j’écrirais le plus régulièrement possible pour donner de mes nouvelles au Manoir familial. Puis je saluais nos gardes, eux aussi me connaissaient depuis toujours, je fis une plaisanterie sur le fait qu’ils n’auraient plus de catastrophes à éviter ni de craintes d’accident stupides à avoir puis je repris Rouky dans me bras et rejoignit Rosalys et Ystvan. Ma malle avait disparu et avait rejoint la calèche.

Je m’approchais d’Ystvan pour le remercier de fait.

- C’est très gentil à toi d’avoir déplacé ma malle. Je doute d’avoir pu le faire moi même. Pas trop anxieux?

Mon regard ensuite se reposa sur Rosalys.

- J’ai hâte de commencer mes apprentissages vraiment. De découvrir ce que ça fait vraiment d’être télépathe, de comprendre comment fonctionnent les barrières et comment on les gère aussi. Et si je peux téléporter tout comme bon me semble et si *regarde Rosalys * et si je me taisais…

Mais étrangement cela me fit sourire.

 
 
 
 
 
 

J’avais acquiescé avec sincérité et envie, j’avais hâte de rencontrer le gardien, non pas le, mon gardien. Il m’avait semblé tellement beau et fascinant. Mais il avait aussi comme les autres gardiens une sorte d’aura effrayante en un sens, une aura de puissance probablement.

J’ai haussé un sourcil interrogatif cependant, Ystvan ne venait pas pour les mêmes raisons? Etrange, étrange, j’apprendrais cela en temps et en heure.

Je laissais Rosalys échanger avec lui j’avais déjà plus que trop parlé visiblement. Je me tus pour la suite , j’avais encore une fois parlé trop vite en acceptant l’aide proposée par Ystvan. Cela allait être compliqué pour moi les semaines à venir si je devais réfléchir à chacune de mes phrases pour ne pas commettre d’impair.

La dernière phrase de Rosalys me surprit, de quoi voulait-elle parler? Je me souvenais bien des mots de Keith, pas d’animal derrière le voile, sauf qu’il était venu quand même, un lien qui existait et qu’il faudrait atténuer ou couper, mais que je sache rien n’avait été fait même si Keith n’avait pas été des plus tendres. Néanmoins je m’étais préparée à cela.

- Il n’ira pas dans la tour j’ai bien compris Rosalys. Mais il vient à Arilinn et je paierai quelqu’un pour le nourrir hors de l’enceinte de la tour. Mais c’est impossible pour moi de le laisser en arrière à l’heure actuelle. Mon laran éveillé ne peut occulter des mois passés avec lui, et je sais que vous m’aiderez à la tour à comprendre pourquoi nous sommes liés, comment c’est arrivé et comment faire pour dénouer cela sans qu’aucun de nous ne souffre inutilement.

Formation, étude, tout y était et mon choix était irrévocable. J'avais accepté l'idée qu'il ne franchirait pas le voile, cela m'avait tenu éveillée une partie de la nuit mais je ne pouvais pas changer ma nature et ce lien unique en un claquement de doigts. Au pire j'étais prête à renoncer et rentrer chez mes parents.

 
 
 
 

Ystvan avait l'impression de ne pas encore être tout à fait éveillé et pourtant, tout ce petit monde qui s'agitait lui démontrait bien que bientôt ils quitteraient tous Neskaya vers une autre destination. A moins que ce soit le sentiment de ne pas être tout à fait comme les autres ?

Je ne trouve pas le mot exact mais je sais que je n'ai aucune anxiété, au moins tant que nous ne sommes pas arrivés à Arilinn.

Iel termina avec un sourire en coin, ils avaient peut-être l'air d'avoir le même âge mais ses années supplémentaires lui permettaient de prendre un peu plus de recul.

Rosalys leur donna quelques détails sur ce qui les attendaient une fois qu'ils seraient à Arilinn et ne détailla pas les raisons qui faisaient d'iel un cas particulier.

Merci... Rosalys.

C'était étrange de se forcer à ne pas utiliser les formes de politesse habituelles mais cela viendrait avec l'habitude.

Aucune urgence, ma famille se doutait que mon retour ne serait pas immédiat. Du moment que le seigneur de Scathfell et son héritier sont en bonne santé, il n'y a rien qui ne puisse attendre que nous soyons arrivés à la Tour.

Tout se passait calmement jusqu'au moment où il fut question du renard. Joli renard, quoiqu'étrange comme animal compagnon. Sans savoir où en était la formation de Cleindori, ou si c'était la chose à faire, Ystvan tenta de contacter la jeune fille par la pensée.

Ne nous suivrait-il pas de lui-même ? 

J’écoutais Rosalys et je comprenais parfaitement où elle venait en venir, j’étais maladroite, j’avais deux mains gauches et que des pouces mais mon cerveau fonctionnait correctement par chance. Mais au contraire de me convaincre ce qu’elle disait me semblait d’une cruauté sans borne. Comment avait-on pu séparer des jumeaux si jeunes? Cela l’avait forcément plus que renfermé sur elle-même si vous vouliez mon avis, pauvre Rosalys, je comprenais son regard froid, elle s’était coupé des autres après ce choc.

Je fis une drôle de moue avant de répondre, je sentais que la conversation devait se clore et que le sujet de Rouky à ses yeux était clos depuis la veille déjà en un sens ce qui ne m’arrangeait pas du tout.

- Je comprends parfaitement Rosalys. Mais *déjà c’est mal barré le fameux oui mais* pourquoi faire subir à d’autre la souffrance que vous avez éprouvé? Etait-ce un bien obligatoire? Ou cela aurait-il pu se passer autrement?

La question était sensée à mes yeux et je ne cherchais nul conflit, je peinais à concevoir qu’on veuille imposer à d’autres les souffrances déjà vécues. Et pourtant je n’étais pas empathe. Rouky dans mes bras s’agitait, il sentait pour sa part mon anxiété qui montait et j’allais devoir agir en réalité.

- Je… je vais aller le confier à ma gouvernante.

Et il n’y avait nul mensonge en ces mots, seule l’idée de ce qu’elle en ferait ne serait pas celle attendue. J’écoutais Istvan et j’enviais son calme et sa douceur apparente, bien que plus âgé que moi de nombreuses années je n’avais nulle méfiance à son encontre, j’étais sereine à ses côtés, étrange non?

Je sentis alors comme un étrange chatouillis dans ma tête et j’entendis des paroles amusées, cela venait d’Ystvan. Cela me redonna le sourire. Je tentais de lui répondre à lui (si je fais 8 à 10 il entend seul, sinon tous les télépathes présents entendent)

Je ne peux savoir ce qu’il fera mais il doit avoir aussi peur que moi de notre séparation.

Rien de problématique dans mes paroles. Je m’excusais et retournais auprès de ma gouvernante qui attendait avec les gardes notre départ. Arrivée à sa hauteur je lui confiais Rouky qui resta avec elle, la connaissant bien forcément. Et je lui expliquais ce que je voulais qu’elle fasse avant de rentrer au Castel familial.

Spoiler:

Le membre 'Cleindori Ardais' a effectué l'action suivante : Appel du destin

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'D10' :

Résultat : 10

 

 
 
 

Du très peu qu'Ystvan avait vu de Rosalys, il ne lui semblait pas vraiment nécessaire d'en rajouter plus après l'annonce qu'il voyagerait avec le gardien.

Très bien.

Qu'allait-iel pouvoir dire à cet homme durant leur voyage ? Leur première rencontre lui permettrait de ne pas être trop impressionné et d'éviter les pires impairs. Au pire on lui dirait de se taire.

Rosalys était quasi glaciale dans sa réponse à Cleindori qui paraissait avoir le don de faire ou dire ce qu'il ne fallait pas, sans le vouloir le moins du monde. Pauvre enfant. Sa réponse trahissait son désarroi et sa préoccupation pour son compagnon.

Je ne suis pas versé dans les choses du laran mais il est dit que certains animaux parviennent à retrouver leurs maîtres même après des journées de voyage les séparant.

Rosalys semblait impatience, ou au moins pressée et Ystvan chercha des yeux leur moyen de locomotion. Son cheval n'était pas visible d'où il se trouvait pour l'heure.

Combien de temps nous faudra-t-il pour gagner Arilinn ?

Le programme changea, ils partiraient tous les trois, mais comment?

En un sens je me suis sentie triste d’entendre que Ystvan partait avec le gardien et que nous serions sans lui. J’avais espéré pouvoir faire connaissance avec les deux durant le trajet. Mais ce n’était que partie remise après tout.

La suite me laissa sans voix en réalité. J’étais perdue, quoi que je dise, quoi que je fasse cela semblait vouer à contrarier Rosalys, pas un seul de mes mots ne trouvait grâce à ses yeux. En d’autres circonstances je serai partie plus loin pleurer toutes les larmes de mon corps sans comprendre pourquoi elle agissait ainsi. Je n’avais jamais traité son frère d’animal, c’était injuste comme propos pour le sermonner. Serait-elle de celles qu’il faudra éviter pour ne pas finir de corvée de latrines en permanence?

J’écoutais donc sans rien dire, le regard brillant mais je tins bon et ne laissais pas la moindre larme quitter mes yeux embués. Rouky était entre les mains de Bruna et cela était la seule chose qui me rassurait, il serait bien avec elle. Avais-je seulement fait le bon choix?

Je ne pouvais partager la vie si cartésienne de cette grande Dame, non pour moi tout était en nuances contrairement à ce qu’elle disait, on pouvait tous agir avec nos moyens et sans être cantonnés, enfermés dans un seul rôle mais j’aurais le temps dans les mois à venir d’essayer de la convaincre ou du moins d’entendre mon point de vue. Oui c’était décidé, j’allais lui montrer que le monde n’avait pas qu’une seule facette. Ragaillardie, la nouvelle suivante m’arracha un sourire, Ystvan partait avec nous, parfait!

- Bien je suis prête pour ma part nous pouvons y aller maintenant.

A Ystvan dans le silence nos pensées autant que possible je dis.

- Puisses-tu avoir raison ! Il me manque déjà.

Mais j’allais déjà mieux, j’étais optimiste de nature de toutes les façons. Comme mon compagnon j’observais la cour et demandais.

- Nous prenons quelle calèche Rosalys?

Il y en avait encore plein la cour, cela devait être l’une d’elles. Je n’avais pas vu où étaient partis mes affaires.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bon encore une fois je me laissais emporter c’était un fait mais je n’allais pas changer en un claquement de doigts ou un battement de cils non? Et où serait parti mon charme si tel avait été le cas?

- Les écrans de téléportation sont donc fonctionnels , ce ne sont pas des histoires , vous n’imaginez pas combien j’ai hâte de découvrir ce genre de choses? Enfin plus tard je sais bien, ce n’est pas pour les néophytes comme moi.

C’étaient encore des rumeurs hors des tours, et dans ma famille il n’y avait nul travailleur digne de ce nom, enfin non c’était mentir mon grand oncle était gardien après tout mais je ne le connaissais pas hormis de nom, Lorill Ardais de Corandolis, un nom empli de respect pour les gens comme moi.

Le fait que la durée du trajet dépende du temps ne me choqua pas, c’était toujours le cas, nous étions tributaires des neiges, pluie et autres joyeusetés typiquement ténébranes.

J’observais le ciel moi aussi, certes pas de mauvais temps en vue. Par contre quand elle nous fit nous approcher de cette chariotte antique, j’ouvris de grands yeux. Je me sentis conne vraiment, je n’employais pas ce genre de mots mais… pourquoi nous imposer un tel traitement? L’avions réellement contrarié pour qu’elle nous condamne à voyager comme… comme des va nu pieds?

Je ne dis rien et m’installais. Pourquoi n’avais-je pas pris une couverture avec moi. Ma tenue de voyage et ma cape doublée ne suffiront jamais à me protéger du froid. Malheureuse, dépitée je pris place et je me murrais dans un silence inquiet.
On s’arrêta malgré tout rapidement. Je n’y entendais rien du tout. On nous demanda de descendre et je suivis donc. Mais c’était quoi ce manège bon sang? Des feuillages cachaient un truc… Ils furent enlevés et…. je restais maintenant bouche bée et silencieuse par étonnement, respect, envie, enthousiasme… Cochez les mots qui vous plaisent, je n’en croyais pas mes yeux.

Je m’approchais et posais la main sur la paroi vitrée, une splendeur. Et je retirai vivement ma main de peur de casser un truc en fait.

- On part vraiment la dedans? C’est un aircar c’est ça? Je n’en ai jamais vu.

Cleindori lui donnait l'impression qu'elle avait vécu dans un monde bien simple jusqu'ici mais c'était plaisant de savoir que celle avec qui iel serait apprenti n'était pas du genre de jeune fille dont Donal et leur père avait parlé plusieurs fois. Ystvan ne savait toujours pas si les jeunes filles des plaines étaient réellement des écervelées mais Cleindori semblait prouver le contraire.


Je ne suis pas magnifique comme lui mais je ferais de mon mieux pour être un plaisant compagnon d'apprentissage.

Sans être grand pratiquant du laran, Ysvtan avait vécu des années entourés d'autres télépathes et était en mesure de partager l'équivalent d'une étreinte amicale via les pensées. Restait à espérer que cela n'offenserait pas Cleindori.

Rosalys semblait démontrer une autre facette d'elle et refusa de répondre à leurs questions, les entraînant à sa suite. Ystvan était perplexe mais curieux jusqu'à ce qu'iel se trouve devant un char à boeufs. Que dire ? Le mieux était certainement de ne pas faire de commentaires même si l'étonnement devait se lire sur son visage. Ils allaient mettre plusieurs décades à arriver à leur destination, à ce rythme là. A moins que cela ne soit un autre test de la part des leroni. Un test de patience ?

Patience et silence qui reçurent une récompense à la mesure des rumeurs entourant les Tours de Ténébreuse. Rosalys leur annonça qu'elle serait leur pilote, et Ystvan répondit par un sourire. Iel ne se risquerait pas à prétendre pouvoir utiliser cet étrange véhicule.

J'ai déjà entendu mon père en parler quelques fois mais les Hellers sont trop dangereuses pour même s'en approcher avec. N'aviez-vous pas peur que quelqu'un puisse s'en servir en votre absence ?

 
 
 
 
 
 

 

J’imaginais aisément que je pourrais trouvé dans Ystvan une sorte de grand frère, il était gentil et doux, pas encore formaté par une tour probablement. Bientôt nous aussi nous allions devenir des monstres de sang froid comme cet horrible gardien de Neskaya, cette brute sans coeur dont l’intervention rayonnait encore dans mon bas ventre. J’en frémissais encore en y pensant.

Toujours essayant de ne pas faire n’importe quoi (on va dire que Ros entend cette fois pour la logique)

Il est vrai, rien n’est plus beau à mes yeux que Rouky mais je suis contente de savoir que je ne débute pas seule cette nouvelle vie. Merci Ystvan.

Nous en étions donc la à admirer cette chose hors du commun, cet objet technologique dont nous avions connaissance au travers d’histoires qui semblaient des mythes presque. Mais c’était la réalité, il y avait un aircar, la devant nous et le plus fou dans cette histoire? On allait monter dedans et voyager avec!

- Je n’en reviens pas Rosalys, même dans mes rêves les plus fous je n’ai jamais imaginer pouvoir monter dans un tel engin et vou… tu vas réaliser ce rêve. Quand je pense que j’ai cru qu’on allait faire la route dans cette horrible charette, j’avais peur vraiment d’attraper la mort et…*rire* d’avoir mal partout.

Plus que mon regard, mes doigts parcouraient la structure avec une fascination certaine.
J’écoutais les explications de Rosalys, c’était passionnant et je ne pus m’empêcher de demander.
On apprendra aussi à s’en servir un jour?
Je suis montée dedans, pour tout dire j’avais peur de casser quelque chose alors j’ai du mettre une éternité pour se faire. Une fois assise je me suis saisie des harnais et j’avoue avoir lutter quelques secondes trop longues à mes yeux avant d’entendre une espèce de clic qui devait signifier que c ‘était bon.

- Je crois que c’est bon pour moi Rosalys.

Je trépignais d’impatience même si dans ma tête une voix résonnait et me disait “après le mal des montagnes t’es capables d’avoir le mal de l’air…”

Iel répondit d'un hochement de tête aux explication de Rosalys qui leur offrait une autre vision de sa personnalité. La leroni avait semblé si froide et réservée jusqu'ici mais désormais elle paraissait plaisamment diserte sur le sujet des aircars. a moins que ça ne soit la facette enseignante qui ne fasse son apparition ? Quelqu'en soit la raison, Ystvan buvait ses paroles tout en étudiant du regard l'aircar. 

Laissant Rosalys prendre place pluis Cleindori, Ystvan répondit par l'équivalent mental d'un sourire à la déclaration de la jeune Ardais. Iel était aussi content de ne pas être seul dans cette aventure.

A son tour, Ysvtan monta dans l'engin, faisant de son mieux pour ne pas donner de coups à ses compagnons de voyage et une fois assis laissa passer une main sur la structure de l'aircar. Une main qu'on aurait parfaitement vu caresser un tissu précieux d'ailleurs. Tant de métal sous leurs yeux, et leurs fessiers... Une rançon de plusieurs gardiens sans doute. Il fallut un effort conscient pour passer le harnais une fois que Cleindori avait passé le sien.

Rosalys ? Comment le gardien va pouvoir retourner à Arilinn ? Est-ce qu'il ne serait pas mieux que je lui laisse ma place ?