Plus la soirée avançait, plus Marilla semblait se détendre. Pour ma part, même si je prenais soin de ne pas trop boire, l’alcool m’aidait à accepter la situation mieux que je ne l’aurai pu, sans trop en vouloir au Varu de m’avoir fait ce cadeau empoisonné dans mon dos.
Nous avons pu échanger suffisamment pour me rendre compte que cette jeune femme était douce, délicate et tolérante. Comment espérer mieux ? Je ne demandais pas plus, je sens que nous nous entendrons bien. A défaut d’amour, peut être viendrait-il avec le temps qui sait, mais nous pourrons au moins être de bons amis ce qui était plus que de nombreux couples.
Elle m’a offert sa première danse, je lui en ai réclamé quelques autres, entre celles que je me devais d’honorer chez les vieilles tantes et ma belle-mère. Il y avait assez de partenaires pour ne plus savoir où donner de la tête et satisfaire ces dames.
Emun et Allira passaient du bon temps. La jeune fille passait de bras en bras, enivrée par tous ces jeunes gens qui donnaient des coudes pour se voir honorés d’être le cavalier d’un instant. Mais je n’étais pas dupe, c’était Emun qu’elle voulait prendre dans ses filets.
La soirée était très avancée pour ne retrouver qu’entre jeunes gens, ou plutôt sans les parents dans les pattes. Cependant Marilla était fatiguée. J’ignore si elle voulait mettre de la distance entre nous ou si le voyage et les émotions l’avaient réellement épuisée.
Je l’ai conduite jusqu’en bas des escaliers pour la laisser filer dans sa chambre sans chercher à allez voir ce qu’elle cachait en haut de ses bas… Si elle avait laissé entendre ce désir, je n’aurai pas hésité bien longtemps, elle était jolie, suffisamment pour que j’y trouve assez de désir pour la satisfaire.
Je suis ensuite retourné là où la fête battait son plein pour enfin me retourner la tête comme il se devait.