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Evanda
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Evanda
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C'était l'automne, Mabon arrivait comme tous les ans et si certaines régions ne le fêtaient pas avec la même intensité cela n'en demeurait pas moins une fête importante. Les dernières semaines à Hali avaient été pour les jumelles di Asturien sous le signe du travail à la tour, elles avaient eu leur maladie du seuil ensemble et poursuivi leurs apprentissages ensemble dans cette étrange tour à moitié détruite encore.

Mais il y avait quelques salles protégées par un voile fonctionnel et c'était donc en ce lieu qu'elles avaient appris à maitriser leur laran sans intérêt pour les tours mais qui leur offrait à toutes deux un lien encore plus profond et puissant avec la télépathie.

Ce soir là était donc soir de fête et toute la ville de Hali se rejoignait dans la cour de la Tour, afin de célébrer la renaissance de cette dernière, lentement mais surement. Les deux jumelles étaient pareilles en apparence ou pratiquement du moins mais elles étaient fondamentalement différentes. Amalia était douce, gentille, altruiste et Allira, revêche, pénible et égoïste. Et pourtant rien ne pouvait les séparer jusque là. Sauf qu'elles savaient toutes deux que la fin de cet apprentissage signifiait pour Allira son départ en tutelle chez le dom Lanart, leur oncle.

Les deux jumelles s'étaient donc apprêtées pour la soirée, jolies comme des coeurs, Amalia rêvait surement de danser, profiter simplement quand sa soeur n'avait qu'une envie comme toujours, franchir les limites, aller plus loin, un besoin maladif de faire toujours plus et autrement. Certaines mauvaises langues déjà disaient qu'Amalia serait heureuse dans la vie et que sa soeur ne le pourrait jamais pour sa part car elle cherchait toujours autre chose, éternelle insatisfaite.

La soirée était donc lancée, le banquet battait son plein et les danser avaient débuté. Penchée sur sa jumelle Allira avait annoncé.

- @Amalia di Asturien Ce soir on profite que tout le monde est là pour aller visiter les granges détruites, on raconte que les soirs ou le ciel est dégagé on peut voir des spectres !

C'était une décision prise et actée.

Amalia di Asturien
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La journée s'était étirée en longueur, mais enfin, la soirée était venue. Si l'apprentissage à la Tour de Hali avait déjà un goût d'aventure dans la bouche d'Amalia, cette première soirée de fêtes hors du giron maternel allait bien au delà. Non pas qu'elle était synonyme de faire des folies (ou n'importe quel travailleur de la Tour se chargerait rapidement de les faire redescendre de leur nuage), mais Amalia appréciait d'expérimenter l'autonomie.

Son reflet apparut devant ses yeux et sans immédiatement comprendre ce qu'elle lui disait, un sourire s'épanouit sur ses lèvres.

Déjà à cet âge, il n'était pas possible de confondre l'une des jumelles avec l'autre, quand bien même étaient-elles en tout point semblables physiquement. L'aînée était d'un calme que peu de chose venait perturber, tandis qu'Allira était telle une flamme et comme une flamme, elle attirait l'attention en dépit du danger que le feu pouvait représenter. Amalia n'était pas dupe des messes basses qui suivaient leur route, le premier contact avec l'hypocrisie du monde des adultes. Elle représentait pourtant tout ce qu'Amalia ne serait jamais, trop engoncée dans les barrières qu'elle érigeait elle-même. Elle l'admirait parce qu'elle ne se contentait jamais de ce que sa condition lui imposait et à Zandru les ragots et les commérages !

Mais il arrive toujours le moment où le sens des mots s'impose à nos esprits....

- Quoi ? Des spectres ? Sa voix était horrifiée et son sourire avait disparu. Amalia sonda la cour du regard, en quête d'une échappatoire. Regarde, je suis sûre qu'Erlend veut danser avec toi, qu'est-ce que tu en dis ?

Amalia posa les mains sur les joues de sa jumelle et l'obligea à regarder du côté de la cour. Son échappatoire était là, juste sous ses yeux, attendant nonchalamment qu'on l'aborde, comme si personne n'avait encore compris son petit manège. Il restait toujours à portée de voix, toujours le premier à proposer son aide, surtout quand sa sœur se trouvait dans le lot, réussissant toujours, on ne savait par quel miracle, à se retrouver assis à côté d'Allira pendant les repas. Mais encore fallait-il que cette dernière se laisse abuser par la vaine tentative d'Amalia de détourner son attention vers la fête.
Allira di Asturien
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J'étais réellement très fière de mon idée en effet.

- Oui des spectres, des esprits puissants du passé qui refusent de quitter notre monde. L'appel d'Avarra dans leurs oreilles résonne encore mais ils ont réussi on ne sait par quel miracle à la repousser, la duper, l'éviter.. Qui sont-ils? Quand sont-ils morts? Que veulent -ils des vivants qu'ils hantent encore?

La suite cependant m'intéressa au plus haut point, bien spur que j'avais vu que Erlend n'avait d'yeux que pour moi. Je retroussais mon joli nez et souris en conquérante.

- Je sais ce que nous allons faire et comment bredilla. Je vais aller du côté d'Erlend et il m'invitera à danser sans aucun doute et toi tu en profites pour te rendre à la grange le plus vite possible, dès que tu y es tu me le dis et je m'esquive à mon tour. Si on disparait en même temps cela sera trop visible.

Sans le vouloir ma moitié venait de trouver le plan de fuite le plus parfait du monde! J'étais fière d'elle.
Amalia di Asturien
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La situation lui échappait. Ce n’était pas la première fois et ce ne serait certainement pas la dernière fois. Amalia pâlit en même temps qu’Allira lui contait les rumeurs qui couraient sur les fameuses granges. Dans une Tour encore à moitié détruite, les histoires de ce genre étaient courantes. Quoi de mieux que des ruines et des fantômes pour faire fonctionner l’imagination adolescente ? Mais ce n’était vraiment pas du goût d’Amalia.

- Pourquoi ferions-nous ça ? Je ne veux pas voir de spectre ! Imagine… imagine que ce soit vrai ? Nous ferions mieux de les laisser tranquille non ?

Celui ou celle qui avait raconté cela à sa sœur devait être vraiment convaincant pour qu’elle préfère crapahuter dans des granges à la recherche de fantôme plutôt que de profiter de l’attention qu’elle pouvait recevoir de son galant du moment. Amalia avait vraiment cru avoir trouvé l’argument qu’il fallait pour lui faire abandonner cette idée, mais non, ce malheureux allait seulement servir d’excuse au plan de sa jumelle pour ensuite être jeté. Quelle idée lumineuse ! En désespoir de cause, elle se tourna vers les tables débordantes de mets fumants et appétissants.

- Allons manger quelque chose avant qu’il ne reste plus rien, reprit-elle, changeant complètement de sujet.

Le ton de sa voix oscillait entre l’entrain feint et la détresse. À cet âge, elle était encore assez crédule pour hésiter à croire à ces rumeurs idiotes quand la part terre-à-terre de son caractère travaillait de son côté à plein régime pour calmer ses angoisses enfantines.
Allira di Asturien
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Je connaissais ma jumelle par coeur et toutes ses excuses, idées pour changer l'avenir, tenter d'infléchir ma volonté étaient vaines... J'avais pris une décision pour nous, nous irions voir les spectres ce soir là ou nous amuser à nous faire peur dans les granges abandonnées près des brumes de Hali. Mais je trouvais cela admirable cette capacité qu'avait ma jumelle à trouver des échappatoires.

- Pourquoi ferions nous cela? Parce que c'est amusant premièrement. Ensuite parce que c'est un moyen original de passer cette fête et surtout parce que c'est interdit.

Voilà la messe était dite, rien de plus rien de moins, le goût de l'interdit avait une saveur sans nulle autre pareille tout simplement et je me désespérais à l'idée qu'Amalia ne savoure pas cela à sa juste valeur.
Vint ensuite une tentative encore vaine de m'attirer vers le buffet... Soit... Je l'entrainais vers le dit buffet et sans hésiter un instant je pris du pain, du fromage et je lui glissais dans les mains.

- Allez ouste, sors de la, je vais éblouir l'assemblée et ainsi tu pourras t'éclipser.

Cela étant dit je virevoltais sur mes pieds, un tour sur moi même puis exécutais une révérence savante.

- File, va donc je ne te hais point et nous nous retrouverons sous a lune blanche à la grange du bord de route au sud de la tour. Accepte ton destin, le mien m'appelle... Regarde Erlend va mourir d'envie à m'observer ainsi.

Et je tournais les talons, dansant seule jusqu'à ma cible, tournant autour de lui alors qu'il bavait presque d'envie. Bien sûr je n'allais que jouer la musique de l'envoûtée ce soir mais j'allais m'y appliquer. Je finis par m'arrêter face à lui en une révérence exagérée avant de me relever et tendre ma main pour qu'il m'invite à danser. Bien sûr les regards avaient suivi mes facéties et ma soeur avait le champ libre.
Amalia di Asturien
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Amalia ne pouvait pas se voir mais très certainement devait-elle avoir l'air pathétique à cet instant précis. Elle aurait au moins essayé. Elle maugréa malgré tout que si c'était interdit, ce nétait certainement pas pour rien et encore moins pour une histoire de fantômes.

C'est donc avec son quignon de pain et son fromage qu'elle suivit du regard sa jumelle partir vers le très amène Erlend... comme tous ceux et toutes celles assez proches pour la voir. Elle soupira, mais ce n'était plus de dépit maintenant, mais... d'envie, comme prévu. Comme vouliez-vous rivaliser avec cela ? À côté du charme et de la grâce d'Allira, Amalia passerait toujours pour une paysanne mal dégrossie qui sortait de sa campagne profonde. Elle avait compris qu'elle aurait beau faire tous les efforts du monde, elle n'aurait pas le centième du pouvoir d'attraction de sa jumelle, à tel point qu'elle en oublierait presque sa "mission" comme tout à chacun. Presque bien entendu.

Elle n'avait pas faim en réalité, mais elle fourra le pain et le fromage dans ses poches, sans trop savoir si c'était une bonne idée, et s'éclipsa sans demander son reste. C'était facile, personne ne faisait plus attention à elle, vraiment attention à elle. De toute façon, quand on parlait d'elle, c'était seulement pour comparer sa jumelle à elle. Le reste du temps, elle était quasiment invisible.

Elle emprunta la fameuse route sud, pas très rassurée. Elle visualisait très bien la grange dont il était question et qu'elle aurait préféré continuer à voir de loin. La structure principale tenait encore debout et aidait à savoir qu'il s'agissait d'une grange par le passé, mais en dehors de cela, elle respirait l'abandon. Amalia se tenait à bonne distance, les yeux rivés sur le bâtiment. Peut-être  croyait-elle qu'il allait subitement se mettre à bouger, que des jambes allaient lui pousser sur les côtés, une gueule béante apparaître à la place du toit et l'engloutir sans laisser aucune trace d'elle....
Allira di Asturien
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J'avais donc mis mon plan à exécution et en réalité ce n'était pas bien compliquer de le dérouler, cela coulait de source pour moi. Je m'étais pavanée un peu, beaucoup, voire trop avant d'aller rejoindre Erlend. Je dansais devant ses yeux ébahis, prêts à me manger dans la main.

Je riais de bon coeur devant cet empressement qu'il peinait à dissimuler, j'étais encore jeune forcément mais pour autant je savais voir ce que ressentaient les hommes, pas que j'ai la moindre trace d'empathie non, cela se voyait à leurs yeux qui se mettaient à briller d'intérêt et à leurs gestes plus saccadés.

Je finis donc par attraper la main d'Erlend alors que débutait une nouvelle danse, ne me demandez pas laquelle je ne m'en souviens pas mais elle était joyeuse, entrainante et rapidement je me laissais porter par elle. Le pas léger, emportée par le rythme, par le plaisir simple de danser et de sentir ce regard posé sur moi. Erlend avait mon âge, un an de plus peut-être et son esprit contacta le mien avec timidité. Bien sûr il était simple de jouer avec les gens, en apparence mais s'ouvrir était compliqué, surtout pour moi finalement car la seule personne en qui j'avais confiance étais ma jumelle.

Je cherchais son empreinte et la sentit, elle s'éloignait comme nous avions dit, parfait...Je reposais donc mon regard et attention sur mon cavalier empressé. Notre danse était correcte, même si les intentions du jeune homme n'étaient pas honnêtes avouons le. Néanmoins je m'amusais comme une folle et quand il frôla le creux de mon cou de son souffle chaud, je sentis mes joues rosir de plaisir.

La danse continua et j'aurais bien volontiers offert un baiser à ce jeune homme, mon premier baiser mais déjà la musique changeait et c'était Valdir qui se saisit de ma main pour m'emmener danser. Quel plaisir j'avais et savoir qu'Erlend enrageait de me voir dans les bras d'un autre à danser... Ah...

Etrangement, je me suis perdue dans cette satisfaction, minaudant, jouant avec eux, oubliant probablement l'idée première de cette soirée, ma grande idée... Et dire qu'Amalia était seule dans des ruines sans lumière, bercée par le chant de la nuit et des lunes et des étranges bruits venant du lac...
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... et quand la grange mutante aurait terminé de la mastiquer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace de sa présence, il n'y aurait personne d'autre que ses parents et sa jumelle pour la pleurer ! Morte, disparue sans avoir rien pu faire de sa vie. Non pas qu'elle voulait marquer l'Histoire (elle n'en avait pas la carrure) mais tout de même, elle n'avait jamais été plus loin que Hali et c'était triste à pleurer !

Il était facile de se perdre dans des pensées morbides quand il n'y avait rien d'autre à faire qu'attendre en pleine nuit que son écervelée de jumelle arrive. Où était-elle justement ? Autant que possible, Amalia essayait de ne pas croire que sa sœur était comme tous les autres, prompte à l'oublier comme quantité négligeable, mais plus les minutes passées, plus il était difficile pour Amalia de ne pas voir la vérité en face. Finalement, c'était bien plus intéressant de danser, mais sans elle dans les parages. C'était vraiment cruel.

Elle allait creuser un trou à force de piétiner. Amalia renifla assez peu élégamment, mais elle jugea qu'elle pouvait bien faire une entorse à la politesse à partir du moment où personne ne pouvait la voir. Il n'y avait pas âme qui vive, ni âme qui avait dû remarquer son absence à la fête... Amalia regarda encore la grange, peu motivée à l'idée de se rendre seule dans un endroit pareil. Les histoires de sa jumelle avaient réussi à instiller le doute dans son esprit et elle ne voulait rien tant que s'en éloigner le plus possible. S'imaginer des histoires sans queue ni tête n'avait certainement pas aidé non plus. Elle se retourna, mais elle ne voulait pas rentrer non plus. Pas tout de suite. De toute façon, tout le monde se fichait bien de ce qu'elle faisait et de ce qui pouvait bien lui arriver.

Alors sans trop réfléchir à ce qu'elle faisait, elle reprit sa marche. On racontait presque autant d'histoire sur la Tour de Hali que sur le lac qui le bordait... même si le terme de lac n'était peut-être pas le plus indiqué pour qualifier le lieu. Et quand elle aurait satisfait sa curiosité à la lumière des lunes, sans risque inconsidéré, elle pourrait repartir à la Tour et peut-être, enfin, profiter de la fête.
Zandru
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Amalia, seule et oubliée par une sœur trop égoïste et imbue de sa personne, avait marché jusqu’à cette dite grange qui n’en avait vraiment plus que le nom. Autrefois, elle devait abriter des animaux ; chervines, chevaux, peut être même quelques volailles ou porcs gras. Dorénavant ce n’était qu’une sorte d’entrepôt où étaient stockés bois et cagettes et autres caisses, lames et poutres de charpentes. Un vrai dépotoir aux yeux d’une délicate damesila.
 
Cette grange qui renfermait d’étranges histoires pour effrayer les gamins, se trouvait aux abords du lac et la nuit se faisait maintenant plus humide dans cette soirée fraiche maintenant avancée. Il n’y avait plus un bruit et le brouhaha de la fête ne se faisait plus entendre. Rapidement, un amas de fins cristaux de glace réduit considérablement sa visibilité. La jeune fille baignait dans un brouillard, où elle ne pouvait voir à plus d’un mètre tout au mieux.
 


[Flashback] Il était une fête - An 549 2Q==


Soudain, un bruit sourd venant de l’intérieur de la grange retentit et un gros corbeau sorti de nulle part et apeuré frôla la tête blonde. Si elle souhaitait faire marche arrière, cela lui était impossible. Dans le brouillard et la confusion face à l’animal, Amalia était incapable de revenir sur ses pas. Seule possibilité, l’entrée ou une porte entrouverte.
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On pourrait certainement ajouter l'absence de sens de l'orientation à la liste des non-qualités d'Amalia. Prendre une direction puis finalement se retrouver à l'endroit même où elle ne voulait pas vraiment aller... Dire qu'elle était ici pour sa sœur et qu'elle n'était même pas là !

Jusqu'à ce jour, elle n'avait jamais vu le brouillard tombé aussi vite, ce qui ne l'aida surement pas à se repérer et contribua à la faire tourner en rond. Le silence s'était également abattu sur la grange et ses alentours. Si elle pouvait peut-être percevoir quelques bruits venant de la fête en tendant bien l'oreille avant, ce n'était plus le cas maintenant. Seule dans le brouillard avec pour unique compagnie le bruit de sa respiration... jusqu'à ce qu'un cri étranglé ne sorte de sa gorge. Surprise et presque aussi effrayée que l'oiseau qu'elle avait gêné (?), Amalia se recroquevilla sur elle-même, les mains sur la tête. Elle resta dans cette position, se risquant à relever un peu la tête seulement en entendant le corbeau s'enfuir à tire d'aile et en comprenant que le seul danger qu'elle courait était que quelqu'un la trouve dans cette posture ridicule.

Il fallait qu'elle prenne une décision, même si son seul souhait était de rentrer chez elle. Elle n'était ni courageuse, ni frondeuse. Elle ne pouvait pour le moment plus retourner à la Tour, le brouillard dense la confinant dans la grange. Amalia repoussa les pensées parasites qui la retenaient sur place (y avait-il quelque chose de pire qu'un corbeau dans cette grange ?) et après une inspiration pour assurer sa volonté, elle passa la tête à travers la porte entrouverte devant elle. Elle risqua un coup d'œil prudent sur ce qui l'attendait (ou non) derrière. À tout prendre, il était préférable d'attendre que le brouillard se dissipe avec quatre murs autour d'elle et un toit au dessus de sa tête, même en mauvais état.
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Amalia s’était risquée à passer la tête par la porte entrouverte. Il n’y avait pas grand chose à voir en réalité. La nuit était éclairée par les lunes mais le brouillard dissipait en grande partie leur lumière. Les interstices sur les murs et le toit laissaient filtrer que peu de luminosité pour espérer y voir correctement, mais suffisamment pour deviner que le sol était encombré. La bâtisse était très vieille, le bois craquait, l’odeur de l’humidité mêlée à la moisissure était forte.
 
Un autre bruit se fit entendre, moins sourd que la première fois et venait du fond de la grange… Puis une imperceptible lueur bleue luisait derrière ce qui devait être là encore, des caisses en bois empilées les unes sur les autres...
Amalia di Asturien
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Le premier sentiment qu'Amalia ressentit fut le soulagement, même si elle se trouvait idiote. Que croyait-elle trouver derrière la porte ? Quelques bêtes féroces ? À tout le moins, elle ne croisa aucun autre corbeau dérangé dans son repos, ce qui était déjà une bonne chose. Elle plissa les yeux pour tenter de discerner quelque chose, mais le brouillard lui rendait la tâche compliquée. Elle ouvrit la porte petit à petit. Avec le manque de clarté, le seul danger était de buter contre des caisses laissées à l'abandon dans la grange.

Au bruit qui craqua sans prévenir, Amalia sursauta sans crier cette fois. Une main agrippée à la chambranle de la porte et l'autre sur son nez, elle pensa que les idées de sa sœur allaient vraiment la rendre folle un jour. Toute à ses imprécations, Amalia mit quelques longues secondes à remarquer la lueur bleutée qui avait commencé à luire un peu plus loin. Mais quand elle la vit enfin, elle ne put en détourner les yeux. Inconsciemment, elle porta la main qui ne tenait pas la chambranle à son cou. Son odorat s'était peu à peu habitué aux relents de décomposition naturelle.

Elle n'avait pas beaucoup d'option en y réfléchissant bien. Elle ne pouvait pas retourner à la Tour pour le moment, sauf si elle voulait se perdre dans la campagne alentour au site, et si elle voulait rester dans la grange pour attendre à "l'abri", il fallait éliminer toutes les menaces potentielles. Encore qu'elle ne savait pas si menace il y avait. Elle ne connaissait pas grand chose du monde, y avait-il quelque chose de dangereux pouvant luire de cette manière ? Sa décision prise, Amalia commanda consciemment à ses doigts de lâcher l'encadrement en bois de la porte et en prenant garde de ne pas se cogner contre les caisses qui étaient posées ici et là, elle avança à petit pas vers la source lumineuse. Elle attrapa en passant une planche qui trainait sur son chemin, mieux valait prévenir que guérir et cela lui donnait un peu de courage avant de savoir de quoi il en retournait.
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Après réflexion, la voie de la raison selon Amalia, était de rester à l’intérieur en attendant que le temps s’améliore. Et malgré la vétusté des lieux, la grange restait un abri.
De nature craintive ? Elle avançait silencieusement en ce saisissant d’un morceau de bois pourri qui s’effritait sous ses doigts. Si elle comptait se défendre avec cela, le choc serait à peine ressenti par… par quoi ? Il n’y avait rien de plus effrayant que notre imagination nourrie dans un endroit lugubre, tout était pourtant si calme.
 
La lumière bleue avait faibli d’intensité, avançait et flottait à droite, puis à gauche, incessamment, lentement. Que cela pouvait-il être ?
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Télépathe et ???
Amalia sentait la rugosité du bois, des miettes lui restant entre les doigts. Son arme de fortune n'en était visiblement pas une, mais elle se sentait tout de même bien mieux de l'avoir. Cela au moins était tangible et bien réel, contrairement à ce dont elle faisait face. Si Allira avait été là, comme c'était normalement prévu, elle n'aurait pas tergiversé aussi longtemps qu'elle pour s'approcher du danger. Mais Amalia n'était pas courageuse (ou inconsciente, selon les points de vue). Elle réfléchissait toujours (trop parfois) avant de faire quoi que ce soit et la situation actuelle ne dérogeait pas à ses habitudes.

Il fallait qu'elle réfléchisse posément. Elle était assez proche maintenant pour constater qu'à son approche, la lumière bleutée était moins vivace. Amalia pencha la tête pour observer les alentours immédiats de la petite sphère. Elle bougeait tranquillement sans faire mine de l'attaquer ou de venir vers elle, et si Amalia avait eu toutes ses capacités de concentration (en partie occultée par la crainte), elle aurait pu se dire qu'il n'y avait peut-être pas de risque qu'elle se terre dans un coin et attende que le brouillard retombe, avec la luciole pour compagnie. Sauf qu'en réalité... peut-être était-elle plus curieuse qu'il n'y paraissait. Bien sûr, elle était apeurée, mais le manque de réaction endormait petit à petit sa méfiance. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans une explosion de petites lucioles bleues brrr !

L'adolescente reposa sa planche au sol et frotta ses mains l'une contre l'autre pour retirer les petits copeaux de bois. Sa tâche accomplie, elle inspira bravement pour se donner du courage et leva le bras pour essayer de toucher la luciole, les yeux fermés et le corps déjà prêt à s'enfuir en sens contraire si les choses tournaient mal (ce qui allait être difficile en ne voyant pas le danger, mais sa réflexion n'allait pas aussi loin). Elle n'était vraiment pas prête à voir apparaître un fantôme !
Zandru
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De crainte en réflexion, Amalia était assez courageuse pour « affronter » la petite luciole. Un long soupir pour se donner le courage et tendre les mains vers la lumière bleutée. Soupir qui fit arrêter net, ce que la jeune DiAsturien ne vit pas, les yeux fermés ce n’était pas très pratique.
 
Quand soudain le battant d’une large porte s’ouvrit violemment à l’opposé qui donnait elle aussi vers un extérieur, plus loin à la gauche d’Amalia. Eclairées par une lampe tempête, deux personnes firent irruption. L’une encapuchonnée en noir dont il était difficile de distinguer le visage et une autre, un sac en toile de jute lui recouvrait la tête, les mains liées dans le dos, vêtu de rouge. Une voix s’éleva et l’homme en noir poussa violemment l’autre qui trébucha et tomba de tout son long en gémissant.
 
- Avance sale engeance !
 
Puis lâcha un rire gras en voyant l’autre s’étaler de tout son long. Une autre voix plus posée, plus jeune aussi, celle d’un très  jeune homme, Amalia en était certaine. Il ne se trouvait qu’à trois pas d’elle, son regard dans sa pierre étoile qu’il ne lâcha en s’approchant des deux autres individus.
 
- Doucement, ne me l’abîme pas. 
- Il ne faut pas trainer Vaï Laranzu, quelqu’un peu arriver d’un moment à…
- Je ne te demande pas ton avis, juste de faire ce pour quoi je te paie.
 
Le ton était sec et froid, l’homme en noir baissa la tête sans plus rien ajouter.
 
L’homme drapé de rouge se releva sur les genoux, agité quand il sentit approcher le jeune homme en cape et robe verte.
 
- Que voulez-vous ? Montrez-vous si vous avez une once de cuyonnes !
 
Par chance, Amalia se trouvait derrière un amoncellement de bazar. Elle n’avait  été remarquée … N’est-ce pas ?
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Amalia serrait tellement fort les lèvres de crainte d’être transformée en chervine après avoir touché la luciole qu’elle ne laissa échapper aucun bruit quand la porte claqua contre le mur. Après le silence des dernières minutes, cette preuve de vie (en dehors d’elle) la fit toutefois sursauter. Ce qui se déroula ensuite resterait dans sa mémoire pendant un moment. La lumière lui permettait de se faire une idée assez précise des nouveaux venus. L’homme en noir attira son attention en premier, mais pas très longtemps. Il n’était pas seul, mais accompagné d’un homme… en rouge ? Si elle continuait ainsi à retenir sa respiration, nul doute qu’elle allait s’évanouir. Un gardien ? Apprenti ? Elle aurait dû faire tapisserie à la fête, pas prise à partie dans une querelle entre un inconnu en noir et un gardien !

Encore que l’homme en noir ne devait pas être le second protagoniste d’importance dans cette aventure. Amalia ne remarqua le troisième homme que quand il parla pour la première fois. Juste à côté d’elle, mais heureusement trop occupé à préparer elle ne savait quel mauvais coup avec sa pierre-étoile pour faire attention à elle. Par tous les Dieux, était-ce sa matrice qu’elle avait prise pour une petite lumière (presque) sans danger ? Heureusement qu’elle ne l’avait pas touché ! Un autre détail pourtant lui donna matière à réflexion. Amalia écoutait plus souvent qu’elle ne parlait et si elle ne pouvait pas lui donner un âge précis, elle avait l’intime conviction qu’il était bien plus jeune que ce qu’elle aurait pensé de prime abord. Par chance il s’éloigna, toujours sans la voir. L’homme en noir l’avait appelé « vaï laranzu », était-il un travailleur de Hali ? Ou d’ailleurs ? Et celui en rouge ?

Toute cette histoire ne lui disait rien qui vaille. Amalia sursauta une nouvelle fois quand l’homme en rouge fit preuve d’autorité malgré sa position très précaire. Il ne pouvait pas lui parler à elle alors qu’il avait un sac de toile sur la tête… non ? Les deux mains plaquées sur sa bouche pour ne pas laisser échapper un gémissement mal venu, Amalia s’abaissa précautionneusement pour se cacher un peu plus derrière les caisses et le bric-à-brac de la grange. Une partie d’elle savait qu’elle devait faire quelque chose pour aider une personne qui avait visiblement besoin d’aide, mais une autre, plus pragmatique, se demandait ce qu’elle, frêle et sans défense, pouvait bien faire contre deux hommes ? Elle promena son regard sur ses alentours immédiats, en quête de quelque chose qui pourrait les aider, sans trop de certitude sur ce qu’elle allait en faire s’il s’avérait qu’elle trouve quoi que ce soit, les oreilles toujours tendues vers la conversation entre les trois hommes.
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La tension était palpable et le ton montait. Amaila cherchait quelque chose qui puisse servir de défense ou quelque chose qui puisse la rassurer et se sentir moins vulnérable, en vain. Il n’y avait que là que du bois pourri, les cagettes, des pots cassés… 
L’homme en rouge s’agitait malgré sa mauvaise posture, handicapé par ses mains liées. L’autre en noir le maintenait par l’épaule pour le contenir.
 
-       Calmez-vous vieil homme…
 
Soudain, Amalia eut une étrange sensation. Le vide dans sa tête, comme avant sa crise de seuil. Totalement sourde ce qui était déstabilisant. D’ailleurs l’homme attaché fit silence, quelques secondes qui parurent interminables.
 
-       Vous avez tout prévu n’est-ce pas… Montrez-vous, tous les trois !
 
Le jeune homme en vert fit un mouvement de tête. Si l’otage voulait voir à qui il avait à faire, autant lui donner ce plaisir. 
L’homme en noir retira le sac. Malgré la faible luminosité de la lampe, Amalia n’eut aucun mal à reconnaître ce visage qui découvrait ses ravisseurs. Ce n’était autre que Lyandri de Hali, le gardien de la tour où elle était formée, blessé à la tête, une trainée de sang coulait de sa tempe.
 
-       Impossible ! 
 
Le vieux gardien avait blêmi, tout à coup, il avait l’air abattu.
 
- Je te reconnais.  Mais ce ne peut pas… ce ne peut être ton gardien qui t’envoie… 
- Peut être que oui, peut être que non… Dit-il en riant doucement en tournant autour du pauvre Lyandri. Cependant, comme vous l’avez souligné, nous ne sommes pas seuls. 
 

Il tourna la tête en direction d’Amalia… Elle était découverte.
Sors de ta cachette, lentement…
Amalia di Asturien
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Telle une statue, Amalia s’était figée quand l’attention se dirigea vers elle, toujours sagement accroupie derrière ses caisses. Aurait-elle pu attendre que l’orage passe sans jamais avoir à se montrer si le gardien n’avait pas bêtement parlé de trois personnes, alors que seulement deux le molester en réalité ? Mais aussi rapidement qu’Amalia eut cette pensée, elle la regretta.

Elle avait gardé un œil sur la situation en même temps qu’elle s’astreignait à se faire plus petite qu’elle ne l’était déjà. Quand le silence, le vrai silence, s’était abattu sur la grange, sa concentration avait vacillé. Depuis quelques mois, Amalia s’était habituée à ne jamais être vraiment seule. Elle savait, sans trop savoir l’expliquer, si sa jumelle était dans les parages ou non, ou n’importe qui d’autre quoi qu’avec moins d’acuité que s’il s’agissait de la moitié d’elle-même. Alors revenir dans le passé la troubla, jusqu’à ce que le prisonnier s’exclame qu’il voulait voir ses ravisseurs… les trois. Le sac en toile toujours sur la tête. La surprise d’Amalia fut totale quand l’homme en noir le lui retira et qu’elle put mettre un nom sur le captif malgré le manque de lumière. Ce n’était pas habituel qu’un gardien s’occupe des apprentis de sa Tour, mais bien entendu, Amalia l’avait déjà vu, il n’y avait aucun doute permis. Il était blessé, son enlèvement ne s’était pas passé sans heurt.

Elle écouta les échanges qui suivirent avec la même discrétion. Si elle avait pu même arrêter de respirer, elle l’aurait fait. La rivalité entre les Tours justifiait-elle le rapt de gardien ? Amalia commençait à peine à comprendre la complexité du monde qui l’entourait et cet événement auquel elle assistait bien malgré elle n’allait pas lui rendre la tâche plus facile.

C’était donc après toutes ces péripéties qu’Amalia se figea. La faute, après tout, lui revenait aussi en partie. Si elle avait ou avait eu plus de caractère quand sa sœur lui avait proposé cette idée stupide, jamais elle ne se serait retrouvée en aussi mauvaise posture. À tout prendre, il aurait mieux valu souffrir de faire tapisserie à la fête que souffrir entre les mains de deux hommes sans foi ni loi. S’ils étaient capable de brimer un gardien, une telle autorité, de quoi seraient-ils capable avec elle ? Elle était tétanisée par la peur et ne put obéir immédiatement à l’ordre qui lui avait été donné. L’adolescente dut faire un effort conscient pour se relever et avancer vers les trois hommes. Elle s’arrêta toutefois à bonne distance, le courage l’abandonnant à mi chemin.

- Que… qu’est-ce que vous voulez ?

Amalia était plutôt fière d’avoir réussi à vocaliser l’une des nombreuses questions qui tournait dans sa tête, mais le tremblement incontrôlé de sa voix ne plaidait pas pour la prise au sérieux de sa requête.
Zandru
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Amalia s’approchait et il était malgré tout difficile de distinguer les visages dissimulés sous les larges capuches. Cependant, elle ne pouvait plus se tromper, elle voyait distinctement le visage du gardien d’Hali. Et à son regard, Amalia savait qu’il l’avait reconnue et semblait désolé en comprenant qu’il avait involontairement dénoncé sa présence.
Malgré tout, une fois à leur hauteur, elle put voir que l’homme en noir avait une joue abimée, une mauvaise cicatrisation sur sa joue droite. Une cicatrice germée ? Une brûlure ? Elle ne pouvait le dire. Quant à l’homme en vert, comme elle avait parfaitement suggéré à sa voix, il était très jeune, de son âge peut être. Assez grand, les yeux plutôt foncés. Les cheveux ? Il était difficile de le dire malgré une mèche sur le côté qui tombait sur son front. Mais pas aussi blond qu’elle.
 
Le regard de ce dernier n’était pas amical et il avait remis quelque chose dans sa poche, assez lourd pour que le pan de sa cape tire un peu plus. Le second la saisit par les bras et lui mettre les mains derrière le dos. Il la retenait maintenant, de manière ferme par les poignets.
 
-        Ce que je veux ? Que tu ne fasses pas l’idiote et me donnes ton nom avant de te taire. 
 
Le gardien s’agita. 
 
-        Ne lui faites pas de mal, elle n’a rien à voir avec tout ça !
 
L’homme en noir le frappa violemment derrière la tête pour le faire taire, le vieux gardien bascula en avant sous la violence du coup. Le mécanicien se pencha sur lui, un sourire mauvais. 
 
-        Si elle n’est pas trop idiote, il ne lui arrivera pas grand chose, c’est promis Lyandri. Redresse-toi maintenant.
 
Ce qu’il fit péniblement. 
 
-        Pourquoi tout cela ?
 
-        Ce n’est pas de gaité de cœur, mais j’obéis aux ordres.
 
- Qui, quels seigneurs ? Les ordres ne peuvent venir d’Arilinn !
 
Le jeune homme se mit à rire, tout en l’attrapant par le col.
 
 - Tu te trompes complètement, et je me réjouis, je serai bientôt à ta place, le monde change… 

Dit-il à voix basse avant d’arracher le cordon de la matrice du gardien qui se met à suffoquer avant tomber lourdement au sol, il souffrait le martyr...
Amalia di Asturien
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L’adolescente avançait lentement, désireuse de se trouver partout ailleurs sauf ici, mais ses yeux papillonnaient d’un individu à un autre, notant des détails dont elle espérait se souvenir par la suite. En tout premier lieu le gardien qui découvrait enfin à quel point il la mettait en danger. Certes, elle n’aurait pas dû se trouver ici, mais quand même ! L’homme en noir la terrorisait bien plus. Un homme prêt à s’en prendre physiquement à un autre n’était définitivement pas quelqu’un de confiance. Et cette marque sur sa joue ? Comment était-ce arrivé ? Cela affirmait son air menaçant et Amalia couina bien malgré elle quand il posa les mains sur elle pour lui maintenir les bras dans le dos. Le troisième était d’un tout autre genre, mais non moins dangereux à ses yeux. On racontait des histoires terribles sur les travailleurs des Tours, ils étaient capables des pires atrocités avec la bénédiction des gens de pouvoir. Jusqu’où celui-ci allait-il aller ? Il paraissait pourtant presque aussi jeune qu’elle ! Un enfant lui aussi. Ou peut-être se trompait-elle complètement, comment savoir avec certitude ? Malgré son air adolescent et ses cheveux blonds plus foncés qu’elle, elle devait se méfier.

Ses yeux se relevèrent de la poche du technicien vers son visage (classant l’information de sa poche lourde dans la catégorie des informations non utiles à cet instant précis), et la voix encore tremblotante, répondit à la question qu’il lui posa :

- A.. Amalia.

Elle sursauta quand l’homme en noir s’en prit au gardien. C’était donc comme ça qu’on lui avait appris à traiter les personnes âgées là d’où il venait ?! Amalia ne comprenait décidément rien à la conversation qui se jouait sous ses yeux. « Il ne lui arrivera pas grand chose », cela n’excluait pas du tout qu’il n’allait rien lui arriver et elle frissonna. Quant au reste… Amalia se fichait comme d’une guigne des conflits des Tours et de qui dirigeait quoi, elle voulait juste rentrer chez elle et…

Elle sursauta assez fort quand le technicien arracha la matrice du cou du vieux gardien. Amalia était consciencieuse : même si elle n’avait aucun talent particulier pour rien, elle s’appliquait malgré tout autant que possible dans les tâches qu’on lui confiait. Et c’était la même chose quand sa sœur et elle étaient arrivées à la Tour de Hali. On leur avait répété (martelé ?) qu’elles ne devaient sous aucun prétexte se séparer de leur matrice au risque de ressentir une douleur épouvantable, une douleur telle qu’elles n’en avaient jamais connues avant. Amalia se souvenait très bien de ce moment. Elle était facilement impressionnable et il lui suffisait d’un rien (presque rien) pour l’effrayer. Elle faisait donc très attention… et n’avait jamais espéré être témoin de ce que cela faisait quand on arrachait sa pierre-étoile à quelqu’un. Le visage du gardien s’était tordu (ou était-ce un effet de son imagination ?) avant de s’écrouler au sol. Amalia n’était pas empathe, mais à le voir ainsi s’agiter au sol, en proie à une souffrance qu’elle n’arrivait pas à imaginer, quelque chose s’affola en elle.

N’en savait-elle pas trop ? Elle n’avait peut-être pas de nom, mais n’en savait-elle pas suffisamment pour que quelqu’un fasse le lien entre le portrait qu’elle pourrait dresser et l’identité de ce technicien inconnu ? Allait-elle bientôt rejoindre le gardien de Hali dans sa peine, à ramper au sol en espérant une délivrance qui ne viendrait peut-être pas ?

- Arrêtez de le torturer ! cria-t-elle sans en avoir conscience.

Elle se tortillait maintenant entre la poigne ferme de l’homme en noir, écrasant quelques pieds dans l’affaire. Son instinct lui commandait de faire quelque chose, n’importe quoi. Les possibilités de fuite étaient maigres alors il ne lui restait plus qu’à se démener jusqu’à l’ouverture qui lui permettrait de… de quoi ? Elle ne le savait pas, mais elle le saurait si cette possibilité se matérialisait. Une infime partie d’elle l’espérait en tout cas.
Zandru
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Le jeune mécanicien avisa la jeune fille apeurée mais qui avait l’intelligence de ne pas vouloir s’enfuir ou de jouer à l’héroïne à l’anneau. La grande capuche était pénible pour Amalia, même si la lumière pouvait être suffisante, il était difficile de pouvoir observer le visage dissimulé, du moins entièrement. Mais peut être arriverait elle à garder un souvenir franc pour le reconnaître en plein jour ?
 
-        Amalia. C’est un peu court pour une damisela. Ton nom !
 
Le ton était sec, autoritaire mais en rien menaçant. Contrairement à l’attitude que les deux hommes avaient envers ce pauvre gardien qui, après la mauvaise surprise de se faire arracher la matrice, maitrisait tant bien que mal la douleur qui irradiait tout son être. La douleur était lisible, gravée sur son visage.
En effet, sa délivrance ne venait pas et le vieux gardien n’était pas du genre à réclamer de la pitié, ni de supplier qu’on l’achève. Amalia avait pour sa part, pris sa défense, ne supportant plus de voir le gardien souffrir ainsi.
 
-        Il n’a que ce qu’il mérite. Lui comme tous les autres de sa génération conservatrice, sadique ou perverse quand ce n’est pas les trois à la fois.
 
Et c’était bien de la haine dans les paroles de l’homme en vert et cela faisait sourire son homme de main. Un regard vers ce dernier.
 
-        Finissons-en... Damisela Amalia, aidez-le à se relever, Vous serez son appui. 
 

L’homme en noir lâcha enfin la jeune Di Asturien pour qu’elle puisse s’exécuter et le gardien se relever avec l'aide qu'Amalia lui apporterait et suivre jusqu’à l’extérieur l’homme en vert. Le second fermerait la marche, l’épée à la main qu’il venait de sortir de son fourreau. 
Amalia di Asturien
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Sans quitter du regard la cape qui l’empêchait de véritablement découvrir les traits du tortionnaire du gardien de Hali, Amalia garda le silence quelques secondes de plus puis sursauta avant de répondre à la question.

- Di Asturien.

La situation et l’engourdissement dans son bras maintenu dans son dos la dissuada de mentir sur son identité. Peut-être le regretterait-elle plus tard.

Lui parler des vices supposés des gardiens n’amenait aucune réaction à la pauvre Amalia. L’univers des Tours était pour elle une énigme et ce n’était pas le fait de s’y trouver pour quelques décades qui allait changer quoi que ce soit. Qui plus est, elle avait beaucoup de mal à associer tous les qualificatifs jetés avec animosité par le mécanicien au vieil homme qui se tordait de souffrance à leurs pieds. Ce dernier ne disait rien, alors même qu’à sa place, elle se serait sûrement trouvée à implorer qu’on fasse cesser cette torture.

Elle remarqua seulement quand l’homme en noir relâcha la pression qu’elle avait maintenu sa respiration au strict minimum. La jeune fille ramena son bras devant elle, jouant doucement de l’épaule pour rétablir correctement la circulation, puis sans mot dire, avança la main vers le gardien pour l’aider à se relever. Le vieil homme, quoi que d’un âge avancé, faisait son poids en plus de nécessiter un soutien constant pour garder une position verticale.

Cahin-caha, ils slalomèrent entre les caisses et les planches de bois pourrissantes jusqu’à l’entrée de la grange.L’instinct d’Amalia lui enjoignait toujours de s’enfuir à toute jambe, mais elle combattait cette impérieuse nécessité du mieux qu’elle le pouvait. Elle ne pourrait pas aller bien loin dans ces conditions (pour l’instant) et en décidant de défendre le gardien, elle avait accepté, d’une certaine manière, de ne pas le laisser seul. Sa gorge était nouée et son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, mais elle avançait vaille que vaille.

- Où allons-nous ? Qu’allez-vous nous faire ?

Amalia avait retrouvé la maîtrise de ses cordes vocales, sans pouvoir totalement masquer les relents de peur et d’appréhension.
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Le gardien souffrait c’était un fait, s’il avait crié de douleur lorsque sa matrice lui avait été arrachée, il se tordait mais ravalait maintenant ses cris. Comme si sa fierté de gardien, de comyn refaisait surface ou qu’il s’était accoutumé à cette souffrance indéfinissable. 
 
Quant à Amalia, libérée de celui qui s’apparentait le plus au bourreau, était venue en aide à celui qui avait été son gardien il y a encore peu. Si ses bras étaient engourdis d’avoir été maintenus fermement dans le dos, au contact du vieux gardien, à mesure des pas qu’elle faisait difficilement en servant de soutien, elle pouvait sentir quelque chose d’étrange en elle, une sensation qui voulait comme sortir, s’exprimer à elle mais qui restait bloquée. Quelque chose lui manquait pour se réaliser et cela tapait de plus en plus fort dans sa tête. Une migraine ? Non, rien à voir assurément. C’était très désagréable pour la très jeune femme.
 
Tous les quatre étaient maintenant à l’extérieur. Ils étaient passés par l’arrière du bâtiment et marchaient calmement. Rien ne semblait perturber l’initiateur de cet enlèvement, pas même leur invitée surprise, comme si tout se déroulait comme prévu. Du moins, c’est l’impression que cela donnait.
 
- Tu vas vite le savoir, gamine. Tais-toi et avance. Sinon il t’arrivera des bricoles.
 
Le ton amusé du balafré derrière elle faisait froid dans le dos. 
La brume était épaisse et Amalia comprenait où ils étaient tous les deux conduis. Près d’un lac et ils atteignaient déjà le ponton à en croire le bruit de leurs pas.
 
Ils s’arrêtèrent enfin. Le mécanicien dos aux autres avait plongé son regard dans sa pierre étoile, la lueur bleutée qui se dégageait s’effaça aussitôt.
Le jeune homme se retourna, acquiesça à l’autre qui s’afféra aussitôt.
Près d’eux, une corde attachée à une lourde pierre déjà préparée et qu’il noua comme il put aux chevilles lorsque le gardien comprit la triste suite qui l’attendait… Il se débattait encore, puisant dans ses dernières forces qui le quittaient trop rapidement. Il fut conduit au bord du ponton et la lourde pierre confiée dans ses bras, trop lourde pour l’homme trop faible. Il s’était laissé tomber sur les genoux, la tête baissée et essoufflé. Il s’était soumis. Amalia était instantanément soulagée de sa pression crânienne.

      - Tu es... indigne de... ta robe, de ta tour...
- A toi l’honneur.
- Sauve-toi...Alia...
 

L’homme en vert ignorait les dire du gardien, avait tendu la main vers celui-ci, invitant la DiAsturien à prendre part à ce qui serait la fin de Lyandri de Hali tandis que l’autre si bidonnait déjà.
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