Un jour à Hali [Emun Alton]

J'entreprends de m'essuyer mais l'entreprise tourne court, déjà sa main m'emporte, je retrouve ses bras, lovée dans une douce étreinte. Mes courbes s'adaptent lentement aux siennes, je pose ma tête sur son buste alors que ma main serpente lentement vers son ventre. Nous restons ainsi sans bouger, nos corps apaisés.

Un soupir m'échappe, je contemple sa main abandonnée sur mon flanc. Mon cœur bat bien moins vite, je peux le sentir. Ma respiration devient plus régulière, se régularise à la sienne. Je me pose la question de savoir s'il dort lorsqu'il se tourne vers moi pour m'embrasser. Mes paupières se ferment, j'effleure sa peau de la pulpe de mes doigts, juste assez pour le faire réagir.

Je retient mon souffle alors qu'il pose ses lèvres sur ma nuque, entrouvrant mes lèvres lorsqu'il s'échappe enfin. Je gémis sous ses caresses, douce torture. Levant les yeux vers lui, je l'observe. Mes mains s'animent, parcourent son corps. Je m'approche plus près, glissant mon visage dans son cou, respirant son odeur que j'ai appris à connaître. 

- Tu sens bon. J'aime ton odeur.

Chaque parcelle de mon corps a envie d'entrer en contact avec le sien, mes mains ne sont jamais assez grandes, mes doigts assez nombreux pour rassasier l'envie d'elle qui s'est emparée de moi. Quand elle me parle, c'est presque un effort de me redresser et de quitter la chaleur de son étreinte pour plonger mon regard dans le sien et lui sourire, malicieux. Mon odeur... Ne sachant que répondre, je me penche pour effleurer ses lèvres des miennes.

Mes mains continuent d'effleurer sa peau, ses hanches, prenant leur temps pour parcourir les entrelacs des muscles tendus par le désir. J'enfouis mon visage dans ses cheveux, inspirant leur odeur faite de savon et de résine.

- Ta peau est douce.

Tout en parlant, j'embrasse son sein, continuant mon exploration jusqu'à ses hanches où mes baisers se font plus insistants et précis. J'y passe de longues minutes, attentif au moindre soupire, à chaque soubresaut du plaisir que mes lèvres et ma langue lui procurent. Je prends l'une de ses mains et la plaque sur mes boucles rousses afin qu'elle puisse mener la danse et s'agripper à quelque chose.

Je frémis alors qu'il me touche, je sens ses mains partout sur ma peau. Mon corps s'anime, se tend. J'attends impatiemment ses caresses, l'attente me fait languir. Il enfouit son visage dans ma chevelure, je tends la main pour lui caresser le visage, mon pouce effleure ses lèvres alors qu'il me dit que ma peau est douce. Je lui murmure quelques mots à l'oreille.

- Tes mains, aussi.

Un gémissement m'échappe alors que ses baisers pleuvent sur ma poitrine et lorsque son visage migre plus bas, je me redresse pour le regarder. Ses baisers se font de plus en plus précis et insistants. Je ferme les yeux, glissant mes mains comme il m'y invite dans sa chevelure. Sa langue se pose sur mon intimité, je sens mon corps réagir, ne pouvant étouffer le gémissement qui franchit mes lèvres. Le souffle court, je plonge mon regard dans le sien, un regard sans équivoque, une supplique. Je m'offre à lui. Toute entière.

Mon regard accroche le sien et je lui adresse un sourire en coin, le menton brillant, pas peu fier de l'émoi que j'ai réussi à causer avant de repartir au charbon, tête baissée. J'étends un bras jusqu'à son sein que ma main saisit pour le caresser. A ce moment, tout me semble simple et léger à la différence des ergotements qui nous ont tant fait tarder pour arriver à ce délicieux moment.

Peu à peu, je la sens se tendre, appuyer sur mes tempes, guider mes mouvements et je suis les mouvements de son corps, ayant l'impression de comprendre ses souhaits aussi sûrement que si nous partagions un seul rapport mental. Ses spasmes m'aiguillent, me poussant à continuer à agacer son intimité avec passion. Je la sens si offerte à moi que je n'ai même pas besoin de me toucher pour maintenir une excitation qui est repartie de plus belle.

Tout est très différent de ce que je peux ressentir habituellement avec d'autres partenaires, créant un nouveau rapport qui ne m'est pas offert, qui n'est pas inné et qui me pousse à essayer, tâtonner, là où, ordinairement, il n'y a aucun secret, aucune pensée qui ne puisse échapper à la fusion des esprits. Et c'en est d'autant plus rafraîssant.

Son regard mutin me surprend. J'écarte quelques mèches égarées sur son front avec tendresse. Sa main se pose sur l'un de mes seins, je m'étonne que ce geste me paraisse si naturel. A bien y réfléchir, j'ai toujours été à l'aise avec lui, dès le moment où j'ai fait sa rencontre.

Je sens mon sexe palpiter sous ses caresses. Mon souffle s'affermit, devient anarchique. Une douce chaleur se répand dans mon ventre, je porte une main à mon front moite, je n'en peux plus, je n'en peux plus... Je me tortille sur ma couche. Le plaisir monte et lorsqu'il me submerge, la vague balaie tout. Mon esprit n’est plus là. Mes pensées explosent. Mes gémissements se multiplient. Je vibre comme un rryl entre ses doigts habiles. D'une impulsion, je l'attire à moi, le serrant fort alors que les spasmes me secouent. Lorsque je reprends ma respiration, extatique, nos corps sont emmêlés. 

Je reste dans cette étreinte avant de me tourner pour l'observer. J'avance une main pour lui caresser la joue, en silence. Je n'ai jamais rien ressenti de pareil... Je me redresse sur un coude pour l'embrasser, mes doigts l'effleurent, descendant toujours plus bas, jusqu'à se poser sur sa virilité éveillée. Son excitation est visible, son plaisir n'a pas été assouvi. 

- Montre moi comment faire.

Je prends sa main, je veux qu'il m'apprenne à lui faire du bien.